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mercredi 1 mai 2024

L’opportunisme en politique : Mélenchon et l’électorat musulman

 

L’historien Marc Knobel rappelle quelques déclarations de Jean-Luc Mélenchon, lorsqu’il condamnait le port du voile et de la burqa. A partir de 2017, le chef de LFI change pourtant de stratégie. Pourquoi ?

Depuis quelques semaines, Jean-Luc Mélenchon parade dans les universités, sous le prétexte de commenter l’actualité et de parler de son dernier livre. En vérité, grâce à l’invitation de quelques groupuscules pro-palestiniens et de syndicats étudiants proches de LFI, le chef des insoumis y tient de véritables meetings préélectoraux. Et, même s’il s’agit d’une vieille tradition démocratique et que d’autres hommes politiques s’y sont produits par le passé, on peut se demander pourquoi les facs sont ainsi « réquisitionnées » pour les meetings électoraux de LFI ? Mélenchon occupe donc la scène et ses répartis, les polémiques qui s’en suivent suscitent une large couverture médiatique. De réunion en réunion, Mélenchon prend du temps pour administrer des scuds. Qui pour le contredire ? Personne, dans les amphis. D’ailleurs, ces allocutions sont très théâtrales. Les yeux exorbitants, le ton affermi, la voix grave, gesticulant d’un pas à l’autre, levant le bras, pointant du doigt on ne sait qui, on ne sait quoi, Jean-Luc Mélenchon balance quelques salves savamment distillées. Et, dans les facs ou ailleurs, aux critiques habituelles portées contre le pouvoir et la macronie, s’ajoute un thème central : la lutte contre l’islamophobie. Et, ce thème est l’un des cœurs de la campagne LFI.

Que représente la lutte contre l’islamophobie pour Mélenchon ?

Depuis 2019, pour Mélenchon et LFI, la lutte contre l’islamophobie est une lutte mobilisatrice et porteuse, par excellence. Dans les meetings, lorsqu’il évoque cette question, le public est très attentif. Et, dans les quartiers et les banlieues, ce thème suscite l’intérêt particulier d’un électorat Français de confession musulmane, qui est mal à l’aise. Généralement, des journalistes, les commentateurs et les adversaires politiques de Jean-Luc Mélenchon parlent d’un fonds de commerce électoral et d’un calcul politique, bref, d’opportunisme. Par exemple, ils rappellent que le leader insoumis a fait de la conquête de l’électorat musulman, son atout majeur à la présidentielle de 2022. Ce calcul (politique) s’est-il révélé payant ? Oui, si l’on en croit une étude réalisée par l’IFOP, sur les votes des différents électorats confessionnels pour le quotidien La Croix[1]. Selon cette étude, les électeurs musulmans ont majoritairement voté pour Jean-Luc Mélenchon (69% d’entre eux), au 1er tour de la présidentielle de 2022.

Pourquoi cette concentration des votes des musulmans sur le candidat de LFI, s’interroge l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. Parce que celui-ci s’est clairement adressé à la communauté musulmane durant les cinq dernières années (2017-22) au point de se prétendre seul candidat à les défendre contre l’islamophobie dont ils seraient victimes. Il s’agit là du résultat d’une longue campagne dont la stratégie a été déterminée dès 2017 lorsque le candidat à la présidentielle s’est rêvé en finaliste du second tour. Mais il manquait au candidat de la France Insoumise les abstentionnistes et notamment les votes des jeunes urbains et des musulmans pour combler la désaffection des catégories populaires pour les partis de gauche désormais attirés vers le parti de Marine Le Pen[2].

Nous pensons que l’analyse de Bergeaud-Blackler est particulièrement juste, elle est aussi éclairante. Il s’agit donc d’un calcul électoral. Question supplémentaire. Quelle part de sincérité dans ce choix stratégique ? Seul, probablement, Mélenchon le sait-il.

Mais alors, avant 2017, y avait-il un autre Jean-Luc Mélenchon, soucieux de défendre ardemment la laïcité, s’en prenant par exemple, et avec virulence quelquefois, au port du foulard ? Dans cet article, nous avons un objectif, nous proposons à nos lecteurs, une courte mise en perspective historique des déclarations de Jean-Luc Mélenchon, jusqu’en 2017 et depuis. Pour tenter de comprendre ce yo-yo électoraliste.

Prenons quelques exemples

– Le 7 janvier 2010, dans son billet de blog, au sujet du port du voile, Mélenchon, très remonté, écrit : « Ce n’est donc pas au nom des usages de nos ancêtres les gaulois, d’une quelconque culture particulière ou de valeurs prétendument occidentales que je combats le port du voile intégral. Mon point de départ est que le port de ce voile est un traitement dégradant pour la personne qui s’y soumet. Mais je n’oublie pas que, dans les faits, le porter en public n’est en rien une pratique purement personnelle. Il impacte lourdement son environnement. Le voile intégral a une fonction idéologique et politique. La violence symbolique qu’il produit dans l’espace public viole ostentatoirement la norme laïque qui gouverne notre vie sociale commune. Le voile intégral est en effet un moyen pour ses promoteurs d’imposer leur loi “particulière” dans l’espace public, à la place de la loi commune. Dans la logique de ses promoteurs, il s’agit de cette façon de pointer du doigt toutes celles qui ne le portent pas, de jeter sur elles le doute et la suspicion. Le prescripteur se voit par la même reconnaître une domination particulière, au-dessus de la loi. C’est de cette façon qu’ils pensent contraindre un nombre croissant de femmes à une appartenance non consentie et obtenir leur allégeance[3] ».

– Dans une interview accordée à Marianne, le 4 février 2010, Jean-Luc Mélenchon se montre très critique envers le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) et Olivier Besancenot, qui avait présenté une candidate voilée aux régionales[4]. Pour Mélenchon (de 2010), « la candidate voilée du NPA relève du racolage ». Que dit-il plus exactement ? « Il y a une confusion des rôles. Le débat politique ne doit pas aller sur le terrain religieux. Quelqu’un qui participe à une élection doit représenter tout le monde et pas seulement ceux dont il partage les convictions religieuses. C’est une attitude immature et un peu racoleuse qui dit : “A moi les miens” ». Il ajoute qu’en ce moment, « on a le sentiment que les gens vont au-devant des stigmatisations : ils se stigmatisent eux-mêmes – car qu’est-ce que porter le voile, si ce n’est s’infliger un stigmate – et se plaignent ensuite de la stigmatisation dont ils se sentent victimes[5] ».

A la question, la direction du NPA dit se plier à une « décision locale » après « un débat sérieux et complexe ». Au Parti de Gauche, ça ne pourrait pas avoir lieu ?, Mélenchon, catégorique, répond : « Ils ont de la chance que ce ne soit pas un intégriste religieux qui ait été désigné ! Ou quelqu’un avec une cornette sur la tête ou qui veuille se promener tout nu ! Au PG, nous en discuterons directement avec l’intéressé. Nous réunirons les instances locales s’il le fallait et nous lui dirions : “C’est inacceptable. Ce n’est pas possible”. Si ça se trouve, cette jeune femme est une très bonne militante. Mais si elle a une conscience politique, c’est sur le terrain politique que ça doit se jouer, avec des arguments. La religion est du domaine de la vérité révélée. On ne peut pas débattre de ce qui relève de la vérité révélée[6] ». 

– Le 24 avril 2010, dans l’émission « On est pas couché », sur France 2, il revient sur la candidature polémique d’une femme voilée sur la liste du NPA pour les régionales. A la dix-septième minute de l’émission, il dit que cette candidature « s’est retournée contre eux (NDLR : le NPA). » 

Et, il s’en explique : « Moi je considère que c’est un traitement dégradant et je considère que c’est une provocation d’un certain nombre de milieux intégristes contre la République. Est-ce un traitement dégradant, oui ou non ? Si c’est un traitement dégradant, alors c’est interdit. Ici, c’est la République. » La discussion se poursuit ensuite sur le sujet de la burqa[7] et Mélenchon précise sa pensée. « Moi, je trouve que c’est un traitement très dégradant, primo. Secundo, je considère que c’est une provocation de certains intégristes contre la République (18 min 16 de l’entretien). Par conséquent, la République a gagné. Elle a gagné encore une fois et ce sera interdit[8]. »

Et, il ajoute un peu plus loin, devant Eric Zemmour tout sourire et Caroline Fourest, très attentive, « c’est obscène, cette histoire de burqa. »

– Une semaine après les attentats du 15 novembre 2015 qui avaient ensanglanté les rues de Paris, Jean-Luc Mélenchon conteste le terme d’islamophobie, quoiqu’il disait le comprendre. « Ce sont les musulmans qui pensent qu’on leur en veut parce qu’ils sont musulmans. Moi, je défends l’idée qu’on a le droit de ne pas aimer l’islam, on a le droit de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos libertés[9]… »

– Sur le plateau de « L’Émission politique », sur France 2, le 23 février 2017, Léa Salamé rappelle à Jean-Luc Mélenchon les propos qu’il avait tenus sur la chaîne KTO, en mars 2015 : « Nous, les Français, nous ne nous faisons pas imposer des signes religieux »[10].

« Est-ce que vous le pensez toujours ? », l’interroge la journaliste. « Bah oui », répond Mélenchon, rappelant son opposition « à tous les signes religieux [ostentatoires] ». Avant de lancer tout de go : « Je ne vois pas où Dieu s’intéresserait à un chiffon sur la tête ». Le leader de La France insoumise va même jusqu’à juger légitime le refus de Marine Le Pen de porter le voile pour rendre visite au mufti à Beyrouth[11].

Mais voilà. Le 1er novembre 2019, une tribune est publiée dans Libération. Elle est intitulée : « Le 10 novembre, à Paris, nous dirons STOP à l’islamophobie ! » et elle est signée par une cinquantaine de personnalités, qui appellent à manifester « contre la stigmatisation des musulmans en France ». L’appel est initié par Madjid Messaoudene (élu de Saint-Denis), la Plateforme L.e.s. Musulmans ; Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ; le Comité Adama ; le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ; l’Union communiste libertaire (UCL) ; l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et le journaliste Taha Bouhafs.

Les signataires expliquent dans la tribune qu’ils marcheront pour dire :

« – STOP aux discours racistes qui se déversent sur nos écrans à longueur de journée, dans l’indifférence générale et le silence complice des institutions étatiques chargées de lutter contre le racisme.

– STOP aux discriminations qui visent des femmes portant le foulard, provoquant leur exclusion progressive de toutes les sphères de la société.

– STOP aux violences et aux agressions contre les musulmanes et les musulmans, qui se retrouvent progressivement déshumanisés et stigmatisés, faisant d’eux des terroristes potentiels ou des ennemis de l’intérieur.

– STOP aux délations abusives jusqu’au plus haut niveau de l’Etat contre des musulmans dont le seul tort serait l’appartenance réelle ou supposée à une religion.

– STOP à ces dispositifs de surveillance de masse qui conduisent à une criminalisation pure et simple de la pratique religieuse[12] ».

La tribune est signée par Jean-Luc Mélenchon et l’ensemble du groupe parlementaire La France insoumise. 

Quel objectif supplémentaire pour Jean-Luc Mélenchon ?

C’est à partir de ce moment que le curseur change profondément et évolue considérablement. Et, depuis, Mélenchon a proposé un mélange de mesures censées attirer les musulmans qui, ajoutées les unes aux autres, peuvent peser lourd dans la balance électorale, comme l’analyse avec justesse l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler. Elle cite la politique d’emploi, la baisse des impôts, le droit du sol intégral, la lutte « contre toutes les formes de racisme », la protection du voile islamique, le contrôle renforcé des policiers, etc. Le candidat de la France Insoumise n’a eu de cesse de flatter les Français issus de l’immigration, les néo féministes intersectionnelles qui défendent le hijab, ou les mouvements indigénistes. Mais, depuis le 7 octobre 2023, pour séduire un peu plus cet électorat, il ajoute un axe supplémentaire en la défense de la cause palestinienne. Et il y a là un véritable et spectaculaire forcing de la part de Jean-Luc Mélenchon. Car la dénonciation d’Israël est au cœur de cette campagne électorale européenne et de la stratégie électoraliste de LFI, avec des attitudes antisémites et une israélophobie clairement revendiquée. 

Dernière question. Si Mélenchon atteint son objectif qui consiste à rassembler autour de lui l’électorat musulman et à le fidéliser durablement, tout en l’essentialisant, déplacera-t-il son curseur, vers un autre objectif ? Sa présence dans les facs me paraît être symptomatique. Rappelons simplement que 46% des établissements universitaires renouvellent leurs instances en 2024 et organisent des élections pour les conseils centraux, puis pour la présidence[13]. LFI est présente dans les facs. C’est là un test supplémentaire. Car, il manquait au candidat Jean-Luc Mélenchon, rappelons-le, le vote des… jeunes urbains. Il lui faut donc redoubler d’efforts. Cependant, toute cette stratégie sera-t-elle payante ? Pour les élections européennes, sûrement pas. Mais, les élections municipales qui auront lieu en 2026 annonceront l’élection présidentielle. Et, il ne me semble pas qu’il faille précipitamment enterrer un stratège aussi opportuniste que Jean-Luc Mélenchon.

Source:https://laregledujeu.org/2024/04/29/40289/lopportunisme-en-politique-melenchon-et-lelectorat-musulman/

lundi 6 novembre 2023

ERSILIA SOUDAIS, DIGNE REPRÉSENTE DE CETTE GAUCHE AUX RELENTS ANTISÉMITES

 


Ersilia Soudais, députée NUPES pro-Palestine devenue vice-présidente du groupe contre l’antisémitisme, incite régulièrement à la haine antisioniste voire antisémite. Ses prises de position mettent régulièrement en danger les membres de la communauté juive. Proche de terroristes tels que Salah Hamouri, elle s’exprime régulièrement sur Twitter, faisant la promotion de son idéologie antisioniste et antirépublicaine, comme d’ailleurs tous les membres de son parti LFI.

Voici quelques-uns de ses infâmes tweets dont le dernier posté hier :





Nous demandons qu’une condamnation soit appliquée et interpelons la DILCRAH, la LICRA, l’Organisation Juive Européenne, l’Observatoire Juif de France et le CRIF.

Le procès en antisémitisme visant les « Insoumis » ne date pas d’hier. Souvent dirigées contre un Jean-Luc Mélenchon aux accointances douteuses avec des personnalités connues pour leurs dérapages judéophobes, les accusations visent aujourd’hui Ersilia Soudais. Depuis sa nomination au poste de vice-présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale, la députée LFI de Seine-et-Marne est sous le feu des critiques. En cause : son engagement répété contre Israël.

Des prises de position radicales



Révélée à l’occasion des débats sur la réforme des retraites, Ersilia Soudais appartient à la nouvelle génération des Insoumis entrée au Parlement en juin 2020. Fille de Michel Soudais, directeur adjoint de la rédaction de Politis, et de Christiane Chombeau, ancienne journaliste devenue candidate du Front de gauche en Bretagne, la députée se révèle être un pur produit de l’extrême gauche. Si la jeune femme a déjà fait parler d’elle du fait de ses coups de sang dans l’Hémicycle ou de ses tenues vestimentaires peu « orthodoxes », c’est pour un sujet plus sérieux qu’elle se retrouve sous le feu des critiques : sa nomination à la vice-présidente du groupe d’études sur l’antisémitisme. La députée, comme l’ensemble de son parti, assure lutter contre toute forme d’antisémitisme mais, en actes, elle penche vers la cause palestinienne et flirte avec un antisionisme ambigu.

À peine sa nomination annoncée le 13 février dernier, politiques, associatifs et simples citoyens élèvent la voix pour dénoncer ses prises de position passées, notamment sur la question d’Israël. Il faut dire qu’en juillet dernier, Ersilia Soudais cosignait avec certains de ses collègues insoumis une proposition de résolution condamnant « un régime d’apartheid en Israël ». Un texte « d’inspiration antisémite », selon la LICRA… Trois mois plus tard, lors de la Fête de L’Huma, la députée s’affichait fièrement devant le stand du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) appelant clairement au boycott d’Israël. Ce même mouvement organisait, en 2014, un défilé en soutien « aux victimes de Gaza » au cours duquel des « Mort aux juifs ! » fusèrent au sein des manifestants. Plus récemment, en novembre dernier, Ersilia Soudais demandait au ministre des Affaires étrangères de « confirmer que la convention de sécurité sociale de 1965 entre Israël et la France ne s'applique pas aux personnes résidant ou travaillant dans les colonies israéliennes ». « Une chasse aux juifs français », s'emporte Zohra Bitan, chroniqueuse sur RMC. Enfin, en décembre, Ersilia Soudais, aux côtés des députés NUPES Carlos Bilongo et Mathilde Panot, accueillait en héros Salah Hamouri, condamné en Israël pour tentative d’assassinat d’un rabbin. Au passage, elle qualifiait son expulsion de « déportation ». Une sémantique plus que douteuse…


« Vraie pyromane de l’antisémitisme »

Les réactions ne se sont donc pas fait attendre. Le 21 février, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) publiait un communiqué pour « dénoncer avec force la nomination de Ersilia Soudais. Ses prises de position répétées en faveur de Salah Hamouri et d’un antisionisme radical la disqualifient définitivement dans le combat contre l’antisémitisme. » Le président du CRIF va même jusqu’à qualifier la députée de « fausse pompière mais vraie pyromane de l’antisémitisme ». Il faut dire qu’à peine nommée au poste de vice-présidente, la députée insoumise recevait des représentants de la cause palestinienne pour parler de l’antisémitisme. Au sein de la classe politique, nombreux sont ceux qui demandent son retrait du groupe d’études. Nathalie Loiseau, ancienne tête de liste LREM des européennes, écrit ainsi, ce 24 février, sur son compte Twitter : « Pouvez-vous sans délai démissionner de vos fonctions de vice-présidente du groupe d’étude sur l’antisémitisme, Madame Soudais ? Vous n’avez rien à y faire. » Au RN, Julien Odoul et Sébastien Chenu dénoncent, tous deux, ses accointances avec « Salah Hamouri » et ses excès de langage sur la question israélienne.

Constance Le Grip intervenait aujourd’hui sur Twitter :



"Non, non et non!! Vous ne pouvez, collègue @ErsiliaSoudais , continuer de vous prévaloir d'être "vice-présidente" du groupe d'étude de l'Assemblée Nationale sur l'antisémitisme, tout en témoignant votre soutien à une personne arrêtée pour incitation au terrorisme et qui a posté un message de haine et de violence absolues contre des Juifs: "Nous vous égorgerons, et vous direz que ce que Hitler a fait était une plaisanterie. Nous boirons votre sang et mangerons vos crânes." Je vous demande solennellement de cesser de vous afficher comme "vice-présidente" de ce groupe! Assez de complaisance, de collusion et d'ambiguïté!"

Elle était aussi présente à la manifestation propalestinienne comme les pro-djihadistes Salah Hamouri et Ramy Shaath, écoutant et buvant les paroles d'appels à la haine et d'incitation au terrorisme.






Ci-dessous Ersilia avec l'écharpe tricolore buvant les paroles de ce prêcheur de haine anti-juive !



Alors appelons les choses par leur nom ! 
Un chien est un chien et une ordure d'antisémite, une ordure d'ANTISEMITE !

Une plainte pour incitation à la haine et son exclusion du groupe d'étude sur l'antisémitisme sont impératives.

Nous ne lâcherons rien. L'antisémitisme est un cancer à éliminer.

BTA



dimanche 3 septembre 2023

Médine : pour Mélenchon, Panot et LFI, qui est antisémite ?


C’est un tweet dont Jean-Luc Mélenchon a le secret. Il est publié le 18 août 2023, alors qu’une polémique enfle depuis quelques jours autour de l’invitation du rappeur Médine à l’Université d’été des écologistes et de la France insoumise (LFI) et après la publication d’un tweet nauséeux du rappeur visant l’artiste et l’essayiste Rachel Kahn. Celui-ci qualifie l’écrivaine d’origine juive et petite-fille de déporté de « resKHANpée » et d’une « personne ayant été jetée par la place Hip-Hop, dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l’extrême droite ».

Pour LFI et Mélenchon, Médine n’est pas raciste

C’est dans ce contexte que Jean-Luc Mélenchon sort de sa réserve et écrit :

« Médine n’est pas raciste. Pourquoi vouloir lui faire avouer des positions qui ne sont pas les siennes après l’avoir invité ? Les admirateurs macronistes de Barrès, de Maurras et de Pétain ont de la chance d’avoir des opposants aussi soumis au qu’en-dira-t-on des hypocrites [1]. »

Dans ce tweet, Jean-Luc Mélenchon affirme que le rappeur « n’est pas raciste ». C’est plus simple et plus pernicieux, il ne parle donc pas d’antisémitisme, parce qu’il exclut d’emblée que l’on puisse accuser Médine d’être un antisémite. Il affiche là une certitude qu’il réitère quelques jours plus tard.

Puis Mélenchon lance une salve assez mystérieuse contre d’hypothétiques « macronistes admirateurs de BarrèsMaurras et Pétain », sans que l’on comprenne bien où il veut en venir et qui il désigne précisément. D’une pierre deux coups, Mélenchon en profite sûrement pour régler de vieux comptes avec la macronie.

LIRE AUSSI / MÉLENCHON ET LE POISON ANTISÉMITE : LA FIN D’UN RÉPUBLICAIN

Quelques jours plus tard, le 27 août, tout sourire, Mélenchon reçoit Médine à l’Université d’été de LFI. À cette occasion, il publie un nouveau tweet qui se caractérise par son inversion accusatoire :

« C’est un plaisir de recevoir @Medinrecords aux #Amfis2023. La victime du racisme, c’est lui ».

Dans son meeting, Mélenchon parle de la polémique et de Médine. Il commence par accuser l’extrême droite d’introduire des débats qui se substituent à tous les agendas. Puis il lance « Médine est notre ami », tonnerre d’applaudissements dans la salle. Et d’ajouter aussitôt :

« Face à une offensive de cette nature qui repose sur l’insulte, le dénigrement et l’islamophobie à peine masquée, la première réaction, c’est le sang-froid. »

LIRE AUSSI / DE GAUCHE JEAN-LUC MÉLENCHON ? VRAIMENT ?

Interviewé par TF1 le 26 août, Mélenchon répond aux questions posées sur Médine :

« Médine n’est pas raciste, mais il faudrait arrêter de considérer que parce que quelqu’un est musulman, il est forcément coupable d’avance. Il a dit ce qu’il avait à dire. Mais, apparemment, ces excuses on n’en veut pas. Pourquoi ? Pourquoi, s’il vous plaît ? »

Puis il réaffirme sa certitude, celle de l’homme qui, contre de nombreuses évidences, sait. Son doigt est tendu et le ton grave.

« Les choses sont ainsi faites que nous sommes certains du caractère non raciste et non antisémite de Médine. J’affiche ma certitude ».

Dans l’interview, il va même jusqu’à comparer très brièvement Médine à… Brassens.

Que veut-il dire ? Que des gens de sa génération se souviennent que Georges Brassens se moquait des bourgeois, des bien-pensants et souvent des curés. Certaines chansons de Brassens défrayaient la chronique et quelques paroles salaces suscitaient la polémique. Certes. Mais comparaison n’est pas raison. Autre temps, autre mœurs. Et, à ma connaissance, Brassens ne fut pas accusé d’être antisémite, homophobe et communautariste, à la différence de Médine.

« Victor Hugo et Georges Brassens apprécieraient de se voir
réduits à… Médine. »

Une comparaison pourtant reprise dans un tweet burlesque, par Mathilde Panot. Celle-ci va néanmoins beaucoup plus loin :

« Brassens, Hugo, Médine. La poésie est toujours un engagement. Passionnant entretien avec @MedinRecords : la convergence des luttes, contre la convergence des haines. Ne fléchissons jamais ! »

Victor Hugo et Georges Brassens apprécieraient de se voir réduits à… Médine.

Voici donc la petite récitation de LFI.
Résumons :
1 – Médine n’est pas raciste, dixit Mélenchon.
2 – Mélenchon est certain qu’il n’est pas plus raciste qu’antisémite.
3 – Il est victime d’islamophobie.
4 – Pour Mathilde Panot, Médine, c’est Victor Hugo ou Brassens.

Dernier point. Lors de l’Université d’été, toute la salle exulte, est debout. Le rappeur triomphe, sa promotion est faite, son public conquis. Les militants et sympathisants font de Médine un camarade et un héros.  Sur X (ex Twitter), Médine peut annoncer fièrement :

« Tournée prolongée (Olympia, carré des docks, transbo… »

Pour LFI, l’antisémitisme n’est que d’extrême-droite

Il faut opposer ces tweets et/ou ces interviews à un autre tweet que le leader de LFI avait publié quelques jours plus tôt.
L’actualité est cette fois très différente.

Fin juillet 2023, un groupuscule catholique intégriste du nom de Civitas tient son Université d’été en Mayenne. Posté le 5 août sur les réseaux sociaux [2], un extrait en vidéo de la conférence de Pierre Hillard, un obscur essayiste complotiste et antisémite qui évolue dans la sphère soralienne, suscite une vive émotion.

« Avant 1789, un juif, un musulman, un bouddhiste ne pouvaient pas devenir Français », énonce ce pamphlétaire. « Et la naturalisation des juifs français en 1791 ouvre la porte à l’immigration. »


 Le 5 août donc, Mélenchon publie promptement un tweet. Cette fois-ci, il utilise d’emblée le terme d’antisémitisme :

« En France en 2023, quelqu’un demande de revenir sur la nationalité et citoyenneté française des juifs décidées par la grande Révolution de 1789 ! L’antisémitisme doit être puni sans faiblesse. Que fait Darmanin ? »


Le 7 août, il embraye et poste un tweet de la députée Mathilde Panot qui informe ses lecteurs et les militants de LFI qu’à la suite des propos antisémites de Pierre Hillard, elle saisit la Procureure de la République au titre de l’article 40 [3].

Le même jour, après l’annonce par Gérald Darmanin de la dissolution du groupuscule, Mélenchon proclame fièrement :

« Darmanin donne une réponse claire à l’interpellation des insoumis et de la Licra. L’antisémitisme va être puni. Civitas sera dissout et le procureur de la République est saisi des propos de Pierre Hillard. [4] »

Ces exemples différents m’amènent à formuler quelques observations

1 – À gauche, certains élus, militants, sympathisants et en premier lieu Jean-Luc Mélenchon sont convaincus que l’antisémitisme s’incarnerait exclusivement au sein de l’extrême-droite. De fait, il y aurait un antisémitisme tout à fait condamnable (il l’est, bien évidemment), celui qui proviendrait disons anciennement du FN ou du RN et/ou de groupuscules identitaires et des néonazis. En dehors de l’extrême-droite, point d’antisémitisme.

2 – Le leader des insoumis doit penser qu’il est un rempart contre l’antisémitisme puisque ce serait exclusivement à l’extrême-droite que l’antisémitisme évoluerait.

3 – À gauche, on pense généralement que l’antisémitisme ne peut s’exprimer à gauche et/ou que la gauche continuerait d’être un rempart contre l’antisémitisme. Ce qu’elle n’est plus du tout, en réalité.

4 – À gauche, certains ne veulent pas voir que l’antisémitisme se répand dans certaines banlieues, chez des immigrés ou chez des Français de confession musulmane. Or, ces considérations sont balayées par de récents sondages prouvant qu’il existe plusieurs foyers d’antisémitisme, notamment chez les sympathisants de LFI, ceux du RN et chez les Français ou les étrangers de confession musulmane [5].

5 – Enfin, pour une partie de la gauche, l’antisémitisme serait moins un problème que le racisme. Philippe Marlière, professeur de sciences politiques à l’University College de Londres, l’analyse fort bien [6] : « Une hypothèse (corroborée par la lecture de multiples commentaires sur les réseaux sociaux et d’échanges personnels avec des dirigeants et sympathisants de gauche, notamment de LFI) : pour une partie de la gauche, l’antisémitisme est un racisme “mineur” comparé aux racismes “majeurs” tels l’islamophobie ou la négrophobie. Dans l’inconscient de certains dirigeants et sympathisants de gauche, les Juifs ne sont pas victimes d’agressions racistes car ils sont “blancs”, socialement bien intégrés et économiquement aisés. » Or, là encore, ces considérations militantes et subjectives par ailleurs teintées de clichés sont balayées par la connaissance que nous avons des actes antisémites [7].

« Une partie de la gauche marque une certaine indifférence à l’égard de l’antisémitisme »

Ignorer ces réalités, c’est ne pas vouloir entrevoir la réalité d’un antisémitisme multiforme, qui évolue constamment, s’actualise, s’adapte et est attractif dans notre société.
Force est de constater qu’une partie de la gauche marque une certaine indifférence à l’égard de l’antisémitisme, ou tout au moins marque-t-elle une certaine distance. Cette distance n’est pas compréhensible, car l’antisémitisme, d’où qu’il vienne (y compris l’israélophobie), menace les valeurs de la République et les valeurs de la gauche.

En trahissant certains de ses idéaux, une partie de la gauche se compromet, parce qu’elle occulte ces réalités, justement parce qu’elle instrumentalise un antisémitisme (celui de l’extrême droite) qu’elle dénonce systématiquement à des fins politiques, alors qu’elle ignore complaisamment l’antisémitisme qui proviendrait des quartiers ou de la gauche. Son indignation n’est que sélective. N’étant que sélective, elle est une faute.
Les ambiguïtés réitérées envers l’antisémitisme resteront et les historiens se pencheront plus tard sur toutes ces graves erreurs et ces fautes innombrables. Elles seront étudiées, car elles forment un marqueur, celui du sceau de l’infamie.

Par

BTA

mercredi 24 mai 2023

La France insoumise serait-elle antisémite ?


Article publié dans FRANC TIREUR

Le temps du soupçon : l'édito de Raphaël Enthoven

"Est-il injuste de soupçonner La France insoumise d’antisémitisme ? Que reproche-t-on aux Insoumis en matière de haine des juifs ? D’avoir dit ou laissé entendre, comme Jean-Luc Mélenchon, que les juifs étaient un peuple tribal et conservateur (« on ne change rien à la tradition, on ne bouge pas, la créolisation, mon Dieu, quelle horreur ! Et tout ça, ce sont des traditions qui sont beaucoup liées au judaïsme »), que Jésus avait été mis sur la croix par ses « propres compatriotes », que des actions contre la gauche française étaient organisées « depuis Jérusalem », que le rabbinat anglais et le Likoud étaient derrière la défaite des travaillistes, que les manifestations pro-palestiniennes étaient interdites en France, et que le Crif, enfin, dictait ses volontés aux politiciens français en se servant du « rayon paralysant » de l’antisémitisme.

D’avoir reçu Salah Hamouri en grande pompe à son arrivée à Paris, en dénonçant la « déportation » d’un militant du FPLP, condamné en Israël pour avoir planifié l’assassinat d’un rabbin. D’avoir accueilli, comme Clémentine Autain, d’un « Mazel Tov ! » l’annulation de l’élection de Meyer Habib. Et d’avoir comparé, sans honte, la démocratie israélienne (où tout le monde a les mêmes droits) à l’apartheid sud-africain (où les Noirs n’avaient aucun droit).

D’avoir « pleuré », comme Danièle Obono, chaque fois que Dieudonné a été interdit de spectacle, d’avoir accepté son soutien aux législatives de 2017 (comme celui de Corbyn en 2022) et d’avoir eux-mêmes présenté des candidats dieudonnistes à la députation tout en exhumant la thèse de « l’instrumentalisation de l’antisémitisme » comme un bouclier magique chaque fois qu’on les en accuse.

D’avoir dénoncé comme « raciste » l’expulsion d’un imam antisémite, et de n’avoir pas eu (à l’exception de Bastien Lachaud) un seul mot pour les victimes de l’attentat de la rue des Rosiers le jour de son quarantième anniversaire.

Or rien de tout cela n’est illégal ! On a le droit de célébrer un ami du Hamas, de s’éclater au concert de l’immonde Roger Waters, de comparer la seule démocratie du Proche-Orient à l’Afrique du Sud des années 1980, de voir une victime en Dieudonné ou de traiter de « rescapée » la fille d’un rescapé des camps. On a même le droit de penser, comme Aymeric Caron, qu’il y a un lien entre le judaïsme de Patrick Drahi et la ligne éditoriale de BFM. Ce n’est pas malin, mais on a le droit de ne pas être malin. Si la bêtise était un crime, bien des gens seraient en prison depuis longtemps.

Pour leur défense, les Insoumis rappellent que l’antisémitisme est un délit qui se règle devant les tribunaux, mais cet argument ne tient pas : Dieudonné, Corbyn, « rescapée », apartheid, Waters, Hamouri… Il n’y a pas, là, matière à procès. Le soupçon d’antisémitisme qui pèse sur LFI est politique et non judiciaire. Quand Mélenchon écrit : « Nous ne croyons pas à un peuple supérieur aux autres », il n’est pas plus, ni moins, antisémite que le général de Gaulle parlant, en 1967, d’un « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». Ce jour-là, dit Raymond Aron, « le général de Gaulle a, sciemment, volontairement, ouvert une nouvelle période de l’histoire juive et peut-être de l’antisémitisme… Pas question, certes, de persé­cution : seulement de “malveillance”. Pas le temps du mépris : le temps du soupçon."


Source : https://www.franc-tireur.fr/le-temps-du-soupcon-ledito-de-raphael-enthoven


BTA

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