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dimanche 23 janvier 2022

Mosquées salafistes, livre incitant au djihad en librairie... L’enquête alarmante mais incomplète de «Zone interdite»


CRITIQUE - Le magazine de M6, diffusé ce dimanche à 21h10, pénètre, en caméra cachée ou non, des lieux où se développe l’islam radical, des écoles hors contrat aux édifices religieux. Utile mais manquant d’analyse.

«Le problème, c’est cette idéologie qui affirme que ses lois propres sont supérieures à celles de la République», assurait Emmanuel Macron lors de son discours aux Mureaux, en 2020. L’influence des courants séparatistes au sein de l’islam inquiète en France. Notamment le salafisme, qui prône une vie similaire à celle du temps de Mahomet. Désirant faire un état des lieux sur le terrain, à quelques mois de l’élection présidentielle, M6 propose une vaste enquête intitulée «Face au danger de l’islam radical, les réponses de l’État», diffusée ce dimanche à 21h10.

À l’écran, Amine Elbahi, un jeune juriste passé par l’ENA, déplore le «silence» des autorités quand il a tenté de les alerter sur la radicalisation de sa sœur, partie pour la Syrie. Mais s’il est interrogé ici, c’est pour évoquer l’islamisation qu’il dit observer de la population de Roubaix, ville la plus pauvre de France. La caméra se glisse dans une boutique pour enfants où les poupées sont sans visage car «seul Allah créé», explique entre deux encaissements la vendeuse.

L’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, vit constamment sous surveillance policière et porte un gilet pare-balles quand il délivre son sermon à la mosquée.

Dans le sud de la France, le magazine montre une mosquée salafiste qui reste ouverte malgré l’interdiction de l’État. Assiste au contrôle d’une école hors contrat pleine d’irrégularités, où les filles, voilées, sont séparées des garçons. Une reporter interroge ensuite un ex-chauffeur de bus de la RATP mis à pied pour avoir refusé de serrer la main des femmes. Le jeune homme se justifie, pas craintif: «Je ne vous serre pas la main parce que je vous respecte comme des reines». La voix off aurait pu rappeler que la femme est en réalité mise à distance car pouvant susciter le désir sexuel.

Caméra cachée inutile

Dans une librairie, un ouvrage promouvant la défense de l’islam par les armes attend tranquillement le lecteur. La voie du musulman avait déjà fait polémique - le documentaire oublie de le mentionner - en 2014, quand des grands magasins comme Carrefour l’avaient mis en vente. L’islamologue Claude Sicard s’alarmait dans nos colonnes: «Dans l’islam, le Coran est par nature la parole de Dieu (...) Il s’agit donc bien de messages que l’on doit exécuter si l’on est un croyant sincère». Le ministère de l’Intérieur rétorquait à l’époque qu’il ne s’agissait pas d’appel au terrorisme mais, seulement, si l’on ose dire, au djihad...

Cet épisode de «Zone Interdite» multiplie les coups de projecteur inquiétants. Au risque de tout mettre sur le même plan. Les lyncheurs de l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, comme les jeunes filles priant dans les couloirs de l’université de Bobigny. Il n’était d’ailleurs pas nécessaire, ni très élégant de filmer ces élèves en caméra cachée. On aurait voulu, à la place, davantage d’analyse. Pourquoi, ainsi que le regrette un professeur, portent-elles désormais le voile «sans y être obligées par quiconque, mais par conviction»? La loi qui l’autorise à la fac devrait-elle être réinterrogée?

La bague au nom d’Allah que porte l’acteur avait suscité la colère de certains conducteurs de bus.

Le magazine s’attarde enfin sur le cas du maire de Roubaix, jugé prochainement à Lilledans le cadre d’une affaire de subvention d’une association accusée de prosélytisme religieux. L’édile de droite (DVD) se défend gauchement: «Une école coranique, ça ne veut pas dire djihad et tout.» Où placer le curseur entre islam radical et islam modéré? Comment endiguer l’un et favoriser l’autre? Questions ardues.

Au cours de ces deux heures pas forcément égayantes, il y aura tout de même une séquence cocasse. Quand trois employés de la RATP pointent du doigt, offusqués, le masque chirurgical bleu qui sert de slip à Borat... En novembre dernier, la campagne de pub de ce film méchamment sarcastique avait choqué les conducteurs de bus les plus religieux. Sacha Baron Cohen est un provocateur chevronné.

source: https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/mosquees-salafistes-livre-incitant-au-djihad-en-librairie-l-enquete-alarmante-mais-incomplete-de-zone-interdite_86b544f2-79d4-11ec-81d1-fb371ca4993d/

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