"Dans une campagne lancée mercredi, les activistes s’interrogent sur le fait que l’hebdomadaire d’extrême droite bénéficie de subventions indirectes de l’Etat.
«L’indignité a assez duré.» Les activistes des Sleeping Giants, des anonymes qui luttent contre le financement par la publicité des médias ou émissions qu’ils estiment prôner la haine, ont lancé mercredi une campagne destinée à interpeller la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). En cause : Rivarol est reconnu comme «publication d’information politique et générale» par ladite commission, qui dépend du ministère de la Culture. Ce qui lui ouvre droit à des subventions indirectes telles qu’un taux de TVA réduit ou des tarifs postaux préférentiels notamment. «Inacceptable», dénoncent les activistes.
«Rivarol ce n’est pas un journal, c’est un torchon antisémite multi-condamné», rappelle Rachel (1) des Sleeping Giants, contactée par Libération. Et pourtant, l’hebdomadaire fondé par un pétainiste est donc bien reconnu par les services de l’Etat comme un titre de presse au même titre que Libé, le Figaro, le Monde et bien d’autres. Plus précisément comme une publication «d’information politique et générale», ce qui est défini notamment comme «relative aux rapports entre les Etats, au fonctionnement des institutions juridiques, ainsi qu’à tous les problèmes d’ordre social, moral ou administratif qui intéressent la vie de la cité».
«Critères de refus»
Au rang des avantages que confère ce statut figurent donc un taux de TVA «super-réduit» de 2,1 %, à des tarifs postaux préférentiels pour la distribution des numéros aux abonnés et permet d’être éligible à des conditions de distribution privilégiées dans les réseaux de messagerie de presse. «Enfin, les contribuables peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt sur leur premier abonnement annuel à un titre de presse d’information politique et générale», précise le site de la CPPAP. Et de joindre la liste des titres concernés où figure bien Rivarol.
«La CPPAP, dans son propre règlement, reconnaît explicitement comme critères de refus ou d’exclusion aux avantages fiscaux les publications négationnistes, incitant à la haine, à la xénophobie et celles portant atteinte à la dignité de la personne humaine», souligne Sandra Muller rédactrice en chef de la Lettre de l’audiovisuel qui dédie, mercredi, un article à l’action des Sleeping Giants.
Apologie du IIIe Reich
Le titre est pourtant connu pour son négationnisme crasse ou pour faire l’apologie du IIIe Reich. Antisémite au dernier degré, Rivarol prend pour cible à longueur de colonne les juifs. Dernier exemple en date, une pleine page dans le numéro du 13 octobre tentant de réhabiliter le dirigeant nazi Adolf Eichmann, en charge de la logistique de l’Holocauste. Le journal et son directeur de la publication, Jérôme Bourbon, cumulent les condamnations pour «incitation à la haine raciale», «diffamation» et «contestation de crime contre l’humanité».
Mercredi, Jérôme Bourbon et Rivarol comparaissaient également devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris pour deux nouvelles affaires. La première concerne des faits de «négation de crime de guerre» : le journal minimisait en septembre des tags négationnistes découverts à Oradour-sur-Glane quelques jours plus tôt. La seconde vise une vidéo de Jérôme Bourbon intitulée «Hervé Ryssen en prison : la liberté d’expression à géométrie variable», en défense de l’antisémite obsessionnel incarcéré pour ses multiples provocations à la haine raciale." https://www.balancetonantisemite.com/2021/05/jerome-bourbon-dans-le-viseur-de.html
Nous remercions l'équipe de Sleeping Giants pour son engagement . Pas de répis pour les marchands de haine .
BTA
PS: Fabrice, nous ne t'oublions pas ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire